Diplômée de l’ESAAT (École supérieure arts appliqués et textile) de Roubaix et du lycée Le Corbusier de Strasbourg, Adrianne Charreyre, âgée de 26 ans, a lancé un projet novateur pour sensibiliser le grand public à l’art : « Ecoute un peu pour voir »...

Comment est née l’idée du projet « Écoute un peu pour voir » ?

Dans le cadre de mes études à l’ESAAT, j’ai rédigé un mémoire sur l’accessibilité des musées au grand public. Je me suis aperçue qu’une fois les freins financiers et géographique levés, il restait un obstacle : la désacralisation. Trop de gens hésitent encore à visiter un musée de peur de ne pas être à leur place. Lors de mon service civique, j’ai imaginé un concept désacralisant l’art.

Ce concept a été concrétisé grâce à une campagne de crowfunding, pourquoi ?

L’opération de crowfunding s’est déroulée sur le web, grâce à une page Facebook, lancée en avril . Il s’agissait également de fonder et d’animer une communauté. Les fonds collectés ont permis d’acheter une charrette à vélo et du matériel d’enregistrement, un MP3, un casque… Ces sont les éléments de mon atelier ambulant.

A quoi vous servent-ils ?

Je me rends dans les musées en visite libre et rencontre d’autres personnes. Je leur demande de me décrire l’œuvre qu’il regarde comme si j’étais non-voyante. J’enregistre leurs paroles. Pour l’instant, je suis essentiellement allée au Palais des Beaux-Arts de Lille. Prochainement, je souhaiterais mener les mêmes actions à l’Hospice Comtesse. Ensuite, je transporte les enregistrements dans ma charrette à vélo dans les accueils de loisirs, les centres sociaux, les foyers de jeunes transporteurs, et bientôt, j’espère, les centres de détention… Entourée d’enfants, de jeunes, d’adultes, nous écoutons les descriptions. Puis tous doivent essayer de dessiner la personne ou le paysage dépeint. Il faut être fidèle à ce qu’on entend.

Les visites d’Adrianne Charreyre sont annoncées sur sa page Facebook.